
Omar Bongo Ondimba, ancien président du Gabon
Depuis quelques heures, l’affaire de biens mal acquis défendue par la justice française a refait surface. Pour cause, quatre enfants du défunt Chef d’État gabonais Omar Bongo Ondimba ont été mis en examen en France. Il s’agit de Grâce, Betty, Arthur et Hermine. Ces derniers sont soupçonnés d’avoir « sciemment » bénéficié d’un important patrimoine immobilier sur le territoire français.
Évalués à près de 85 millions d’euros, ces biens auraient été « frauduleusement » acquis depuis plus d’une vingtaine d’années par Omar Bongo. Maître Élise Arfi, l’avocate de Grâce Bongo, qualifie cette mise en examen de « scandaleuse ». Cette procédure crée selon elle « de l’insécurité juridique ». « Vingt-cinq ans après une vente légale et régulière, on vient chercher la propriétaire en disant que les faits qui ont servi à financer cet appartement n’auraient pas une origine licite » s’indigne-t-elle.
L’avocate de la Défense s’engage à porter cette affaire à la Cour européenne des droits de l’homme afin que justice soit faite. « La justice française se fait gardienne des intérêts du contribuable gabonais, mais le parquet refuse au Gabon sa constitution de partie civile. Plusieurs autres chefs d’État ont des biens français. Pourquoi seulement un contrôle du côté du Gabon ? S’agit-il d’une rétorsion’’, s’interroge le maître.
Le Chef d’État gabonais Ali Bongo Ondimba n’a pas été cité par la justice française dans ces accusations. Cependant, comme on aurait pu s’en douter, l’opposition gabonaise a chargé le dossier afin de salir le nom du Président. Plus que fragilisée à une année de la prochaine élection présidentielle, cette opposition recherche une bouée de sauvetage pour sortir de l’impasse.
Sans avoir annoncé sa candidature au scrutin de 2023, Ali Bongo Ondimba est d’ores et déjà le favori de la course. Il a récemment démarré une tournée à l’intérieur du pays. Il s’agit de la première qu’il effectue depuis son AVC en 2018. Sa candidature aux élections présidentielles est fortement sollicitée par les populations sur l’ensemble du territoire gabonais.