
Reporters sans frontières.
Au Gabon, le classement de Reporters sans frontières a été transformé en un instrument de règlement de comptes. En confiant la rédaction de la fiche pays à une organisation de patrons de presse qui sont à la fois juges et parties, Reporters sans frontières a introduit une grande part de subjectivité dans son célèbre classement.
Au Gabon, il sert désormais aux membres de l’organisation patronale des médias pour régler leurs comptes avec les médias qu’ils accusent d’être proches du pouvoir, alors qu’ils se situent probablement dans les rangs de l’opposition.
Dans ce rapport, on constate avec stupeur que les médias les plus hauts classés appartiennent à la célèbre OPAM, y compris un qui n’est plus publié depuis l’incarcération de l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo qui le finançait contre son patron.
Plus loin, on apprend que la presse privée serait marginalisée lors d’événements officiels, alors que seule la presse de l’opposition est en faveur auprès de certains ministères et même de chancelleries occidentales qui les flattent comme des gardiens de plantation au temps de l’esclavage.
Reporters sans frontières, qui a perdu de sa crédibilité en raison de son silence assourdissant face à la censure des médias russes en Europe, semble croire que ces pratiques fonctionnent toujours au Gabon.