Adaptation climatique : « Il y a eu une volonté politique au plus haut niveau depuis plusieurs décennies. » (Savina Ammassari)

La forêt dense du Gabon.
C’est la réponse qu’a donnée Savina Ammassari à la question comment le Gabon a pu se focaliser sur le climat. La coordonnatrice résidente des Nations Unies au Gabon s’exprimait ainsi lors d’un entretien à Charm el-Cheikh.
Interviewée par Kingsley Ighobor d’Afrique Renouveau, la diplomate Savina Ammassari a affirmé que c’était la première fois qu’elle participait à une COP. Cette expérience lui a permis de mieux appréhender les idéaux des pays en lutte pour la protection de l’environnement. Dans ce contexte, il ne fait plus aucun doute que le Gabon est un leader mondial de l’action climatique et probablement le pays le plus positif en carbone au monde. C’est même le premier pays à pouvoir rentabiliser, sur le plan économique, ses crédits carbones. À cet effet, la coordonnatrice résidente de l’ONU a été interrogée sur la question de l’attachement du Gabon et plus spécifiquement d’Ali Bongo Ondimba aux questions environnementales et climatiques.
Comment le Gabon est-il devenu si focalisé sur le climat ? Quels sont les facteurs sous-jacents ?
« Il y a eu une volonté politique au plus haut niveau depuis plusieurs décennies » a-t-elle répondu. Depuis longtemps, le gouvernement gabonais a mis en place par exemple des institutions comme le Conseil National du Climat pour veiller à la préservation de la biodiversité. Les 15 parcs du Gabon sont d’ailleurs gérés par le ministère de l’Environnement qui a été mis en place pour cette cause. Le Gabon s’est aussi doté de technologies de pointe pour recueillir des données liées à sa flore et à sa faune. C’est grâce à ces données évaluées et certifiées que le pays a pu bénéficier de son premier financement vert. La population, estimée à plus de 2 millions de personnes aussi, a su s’adapter à un territoire vert à 88%. Toutefois, des efforts restent encore à faire, notamment dans la production alimentaire locale en vue d’une réduction des importations. Le gouvernement actuel devrait pouvoir trouver, sans grandes difficultés, l’équilibre du développement agricole et la préservation de la biodiversité.