Interconnexion électrique entre le Gabon et la Guinée Équatoriale : des économies substantielles en vue

Le projet d’interconnexion des réseaux électriques entre le Gabon et la Guinée Équatoriale, en gestation depuis 2014, s’apprête enfin à se concrétiser. Sylvère Biteghe, le directeur général de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), se félicite de cette avancée qui devrait permettre à l’entreprise de réaliser d’importantes économies.
En effet, l’investissement dans ce projet s’élève à 450 millions de FCFA (Francs CFA), mais selon M. Biteghe, les économies résultantes seront d’environ 9,1 milliards de FCFA chaque année. Ces économies se matérialiseront par une réduction significative des dépenses liées à la production d’énergie et à la maintenance des infrastructures.
Le coût d’exploitation des centrales thermiques affectées par le projet dans le Réseau interconnecté du Nord (Mitzic, Oyem et Bitam) représente actuellement un total de 12,8 milliards de FCFA. Cette somme comprend 12,4 milliards de FCFA de consommation de gasoil, 175 millions de FCFA de consommations d’huiles et plus de 360 millions de FCFA de frais liés à la maintenance des centrales thermiques. En reliant les réseaux électriques du Gabon et de la Guinée Équatoriale, ces coûts devraient être considérablement réduits.
Un autre avantage de cette interconnexion réside dans la baisse des coûts de production d’énergie pour la SEEG. Actuellement, le coût de production du Kilowattheure est de 412 FCFA, tandis qu’avec la mise en place du contrat, il devrait être ramené à 52 FCFA par Kwh. Cela permettra non seulement de diminuer la dépendance aux centrales thermiques, mais aussi d’accéder à une énergie plus abordable pour les consommateurs.
Selon Sylvère Biteghe, les travaux prévus pour ce projet sont ambitieux. Ils incluent la construction d’une ligne d’interconnexion de 2,6 km entre Oyem et la frontière équato-guinéenne, ainsi qu’une autre ligne de 0,8 km reliant la frontière à la Guinée Équatoriale. De plus, un poste d’interconnexion équipé, des relais de protections numériques et un transformateur seront installés pour garantir la fluidité et la sécurité du réseau.
Le directeur général de la SEEG prévoit une durée totale des travaux de quatre mois, avec une livraison prévue pour novembre 2023. Ce projet marquera une étape cruciale dans les relations énergétiques entre les deux pays, et il est le fruit de longues années de négociations. L’accord d’achat et de vente d’énergie entre la SEEG et la Sociedad de Electricidad de Guinea Ecuatorial (Segesa) a été signé le 7 juillet à Brazzaville, au Congo, scellant ainsi cette collaboration transfrontalière.
Au-delà des retombées économiques positives pour les deux pays, cette interconnexion électrique représente également un pas vers une énergie plus propre et plus durable. En favorisant l’échange d’électricité entre les réseaux, les fluctuations de production et de demande pourront être mieux équilibrées, contribuant ainsi à une meilleure stabilité du système électrique global.
Le projet d’interconnexion des réseaux électriques entre le Gabon et la Guinée Équatoriale est prometteur à bien des égards. Il permettra à la SEEG de réaliser des économies conséquentes et favorisera l’accès à une énergie abordable pour les consommateurs. De plus, cette initiative s’inscrit dans une démarche de transition énergétique durable, bénéfique tant sur le plan économique qu’environnemental. La concrétisation de ce projet constitue un jalon majeur dans la coopération énergétique régionale et devrait contribuer au développement harmonieux des deux pays.