Le Gouvernement planifie la création de centres d’accueil similaires au Centre Gabon Égalité de Libreville dans les autres provinces du Gabon

La cheffe du gouvernement Rose Christiane Ossouka Raponda.
C’est ce qui ressort des propos de Rose Christiane Ossouka Raponda interviewée au lendemain de l’inauguration du Centre Gabon Égalité par le couple présidentiel. Elle s’est également prononcée sur d’autres aspects de la mise en place du centre d’accueil. Retrouvez l’intégralité de son interview ci- dessous.
Question : Quelles sont les capacités d’accueil du Centre Gabon Égalité ? Quel personnel est chargé de sa gestion, le dispositif général, ainsi que les structures et institutions partenaires pour la prise en charge des victimes ?
Réponse : Doté d’une capacité de 154 lits pour 90 femmes et leurs enfants, le Centre d’Accueil Gabon Égalité est placé sous la double tutelle du ministère de la Santé et des Affaires sociales, ainsi que celui de la Justice, Garde Sceaux et chargé de l’Égalité des Genres. Le ministère de l’Intérieur intervient également à leurs côtés. Le Centre a quatre vocations principales. Il est d’abord un lieu d’écoute pour les personnes victimes de violences. Il est ensuite un lieu d’accueil qui offre un hébergement d’urgence, d’une durée de dix (10) jours maximum, pour les personnes en danger et un hébergement, d’une durée de six (6) mois maximum, pour les personnes en réinsertion. Avec la clinique juridique organisée par les agents des Forces de Police Nationale (Ministère de l’Intérieur) et les personnels du ministère de la Justice, il propose aux victimes un soutien multiforme, lors du dépôt des plaintes, et les accompagne aussi dans la préparation de leurs projets de vie. Enfin, le Centre prépare les femmes à leur réinsertion dans la société, à travers un programme de formation, conduit en collaboration avec la société civile et des organisations internationales. Ce qui leur permet de participer à des activités génératrices de revenus et de bénéficier d’un suivi post-formation.
Question : Libreville a donc son centre et répond, en partie, au problème de violences. Mais, le Gabon ne se limite pas à sa capitale. Qu’est-ce qui est prévu pour les autres provinces ?
Réponse : Je dois d’abord dire que le Président de la République a toujours veillé à ce que toutes les provinces du Gabon reçoivent la même attention et le même traitement. Toutes doivent donc bénéficier des mêmes services et des mêmes commodités. C’est tout le sens de l’unité, de la cohésion et de l’équité prônées par le Chef de l’État. C’est pourquoi, le programme Gabon Égalité s’étend à toutes les provinces. À cet effet, le Gouvernement y a déjà planifié la création de centres d’accueil similaires à celui de Libreville. Car, vous convenez bien que les personnes victimes de violences résident aussi bien à Libreville que dans d’autres localités du pays. Je souligne aussi que le programme Gabon Égalité s’inscrit dans la durée et sa mise en œuvre se fait progressivement. Cela permet au Gouvernement d’évaluer l’impact des projets pilotes, et, le cas échéant, de faire les ajustements ou les corrections nécessaires, avant de passer à l’échelle nationale.
Question : L’entretien des édifices publics est trop souvent un problème. Comment faire en sorte que le Centre, qui est indéniablement une réponse aux cas de violences, soit pérenne ?
Réponse : Vous avez parfaitement raison. Il faut entretenir les édifices publics afin de les conserver dans un état de fonctionnement optimal et satisfaisant, pour toujours garantir leur solidité et leur durée de vie. C’est là un impératif. Pour ce faire, le Centre d’Accueil Gabon Égalité dispose déjà de crédits budgétaires. Et, il est également doté de moyens humains et techniques nécessaires à la réalisation opérationnelle de ses missions.
Question : Le Chef de l’État a signé en 2021 le décret portant création d’un Observatoire National des Droits de la Femme (ONDF). Un organe chargé du suivi des indicateurs, de la communication et de la lutte contre les violences à l’égard des femmes au Gabon. Où en est-on ? Par ailleurs, quel est le rôle de cet Observatoire ?
Réponse : Effectivement, l’Observatoire National des Droits de la Femme a été créé, en septembre 2021, par un décret du Président de la République, Chef de l’État. Pour rappel, l’Observatoire a trois (3) missions principales que sont la production de données sur le genre au Gabon, le suivi de la position du Gabon à l’international et du programme Gabon Égalité, la recherche et partenariats. L’Observatoire se met en place progressivement. Le bâtiment abritant ses locaux a été réceptionné et les équipements nécessaires à son fonctionnement sont installés. La procédure de recrutement des personnels est en cours de finalisation. Toutefois, le travail a déjà commencé. Une équipe intérimaire procède actuellement à la collecte des données sur la situation des inégalités femmes-hommes. Elle travaille également sur le suivi des premiers impacts de la mise en œuvre du programme Gabon Égalité et à la rédaction du premier rapport annuel sur la situation du droit des femmes au Gabon.
Question : La campagne 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes (25 novembre – 10 décembre 2022) s’est ouverte. Au Gabon, la campagne semble encore peu intense. Une meilleure stratégie de communication est-elle envisagée ?
Réponse : Gabon Égalité a lancé une grande campagne de sensibilisation contre les violences faites aux femmes, pour rappeler que nous sommes tous concernés, tous mobilisés et tous déterminés à agir contre les violences. À cette occasion, le Gouvernement entend valoriser les personnes qui aident et accueillent les victimes, pour mieux témoigner de l’existence de relais d’urgence opérationnels, mis à la disposition des populations par l’État, en matière judiciaire et médicale. Cette campagne vise aussi à sensibiliser sur l’importance du devoir citoyen, notamment celui d’apporter l’aide et le secours à une victime qui peut se trouver en situation d’urgence vitale. Cette campagne est très importante. Le Gouvernement prendra donc toutes les dispositions utiles en vue de sa réussite, en y associant tous les acteurs impliqués et engagés dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
Interview réalisé par l’Union.