Lutte contre les changements climatiques : le Gabon opte pour une exploitation forestière prudente

Afin de préserver la richesse de ses forêts, le Gabon a décidé de pratiquer une exploitation forestière prudente. Le pays envisage de réduire de moitié ses émissions de carbone et d’accroître sa production de bois. Les forêts tropicales gabonaises contribuent énormément à la régulation des températures dans le monde. Elles stimulent la pluie dans le Sahel aride et les hautes terres éthiopiennes lointaines, apprend-on.
Une importante partie de la forêt tropicale du bassin du Congo occupe le territoire gabonais. Ce qui fait du Gabon l’un des pays les plus boisés au monde. Ces étendues abritent une multitude d’animaux en voie de disparition. Grâce à de rudes et efficaces mesures prises par l’État, le pays absorbe des milliers de tonnes de carbone par an. Il est ainsi un leader mondial de la lutte contre le réchauffement climatique.
L’objectif des autorités gabonaises est de maintenir la couverture forestière au-dessus de 85 % tout en développant d’autres industries. Il s’agit selon le ministre gabonais de l’Environnement, Lee White, d’exploiter les forêts en minimisant les dommages environnementaux. On procédera à une séquestration respectueuse du carbone, une plus stricte réglementation et une transformation plus locale du bois.
Certains écologistes souhaitent que le pays mette fin à l’exploitation forestière industrielle. C’est un vœu que le ministre de la forêt qualifie d’irréaliste. Arrêter l’exploitation forestière industrielle pour lui, c’est supprimer des emplois et limiter l’économie nationale à l’exploitation pétrolière. « Laissez-les venir ici et me montrer comment gérer la forêt et comment créer des emplois pour le peuple gabonais et comment remplacer l’économie pétrolière que nous allons perdre », a déclaré Lee White. « Il doit y avoir un accord équitable pour le Gabon. Et nous pensons que l’accord équitable implique une foresterie durable » a-t-il ajouté.
Le pays compte user d’une stratégie efficace pour entretenir ses forêts. Il s’agit d’autoriser « à ne couper qu’un ou deux arbres par hectare avec des interruptions de 25 ans ». Cela permettra aux zones concernées de se reconstituer. La technique de l’exploitation forestière à impact réduit pour le climat (RIL-C) sera également employée. Après test, les autorités gabonaises prévoient une réduction d’ici 2030, de 50 % des émissions d’exploitation forestière. Grâce au RIL-C, le taux de déforestation sera faible malgré une hausse de 20 % de la production de bois.
« Le plan du Gabon fait preuve d’un certain bon sens. (…) Je ne sais pas à quel point ils vont réussir. Mais jusqu’à présent, cela semble être un effort courageux et bien informé », a indiqué le biologiste de l’Université de Floride Francis Putz. C’est lui qui a travaillé sur la recherche initiale du RIL-C.
Le Gabon participe actuellement à la 26e conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 26). Il y préside le groupe des négociateurs africains.