
Au Gabon, les travailleurs envisagent de faire une grève générale afin de protester contre la réforme du Code du travail. C’est ce qu’ont annoncé les organisations professionnelles de travailleurs des secteurs privé et parapublic mardi dernier.
Selon les autorités, ces menaces sont infondées et contradictoires pour plusieurs raisons. Le nouveau Code du travail a été réalisé selon une approche participative. Le gouvernement gabonais a impliqué les organisations syndicales, patronales et les sociétés civiles dans le processus d’élaboration. Toutes ces parties ont pris part à des séances de travail qui se sont déroulées sur plusieurs semaines en début d’année.
Le Parlement gabonais a déjà adopté la réforme au cours de sa première session ordinaire. D’après certaines sources, les députés sont mieux placés que les syndicats des travailleurs pour représenter l’ensemble des populations du pays. Ce nouveau Code intègre de nombreuses dispositions qui protègent mieux certains droits des travailleurs. Il s’agit entre autres des droits à la formation et à l’indemnisation en période de chômage.
Les syndicats de travailleurs menacent d’aller en grève alors qu’ils ont déposé un recours auprès du Conseil constitutionnel. Leur raisonnement manquerait quelque peu de logique selon certains citoyens. Ils devraient choisir entre suivre la procédure légale ou briser les règles. « On ne peut pas jouer sur les deux tableaux comme le font ces syndicats », s’est indigné un chef d’entreprise ayant participé aux négociations multipartites de janvier dernier.
Plus qu’autre chose, cette menace de grève met au grand jour la faiblesse des organisations syndicales de travailleurs gabonais. Cela témoigne, selon certains, de leur incapacité à obtenir gain de cause en convainquant leurs interlocuteurs. Elles choisissent la force comme méthode de persuasion.
En allant à l’encontre de la réforme du Code du travail, les syndicats vont à l’encontre de leurs propres intérêts. Ils se contredisent, d’autant plus que le nouveau code est plus protecteur que l’ancien. Beaucoup se demandent si l’objectif de ces organisations est de vraiment défendre les droits des travailleurs.